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Jérémy Frérot

Son album Meilleure vie ressort agrémenté de quatre inédits. Il débute en mars une tournée à travers toute la France avec un passage par l’Olympia. Rencontre avec Jérémy Frérot, chanteur sensé, vraisemblablement sincère, actif sans forcément être pressé.

C’est fou de se dire que, de chansons composées dans une chambre, vous passez à un pays entier

La réédition de votre album Meilleure vie est-elle le fruit d’un sentiment d’inachevé ?
Pas du tout. Il y avait un désir de poursuivre la vie de l’album et de pouvoir partir en tournée. Meilleure vie est sorti depuis un an. J’avais vraiment envie de prendre la route avec cet album, de partir le défendre sur scène. Comme il n’y avait plus de possibilité de concerts, j’ai continué à écrire, à composer avec la même équipe. Pour nous, rajouter quatre titres à l’album restait la meilleure manière de le relancer.

Pourquoi la version acoustique d’Un Homme ? Qu’est-ce que cette chanson représente pour vous ?
Du fait de son succès, c’est un peu l’étendard de cet album. Avant que le single ne sorte, nous sentions que ça allait être une « grosse chanson ». Elle parle des hommes et de leur place dans cette société. Ce n’est pas un sujet si souvent abordé. Selon moi, l’acoustique permet d’en ressentir encore mieux les mots, la progression, les émotions.

Je suis une grosse éponge en fait : tout ce que j’écoute, j’ai envie de le reproduire

Vos influences majeures ?
Je suis une grosse éponge en fait : tout ce que j’écoute, j’ai envie de le reproduire. Comme ça, j’ai écouté beaucoup de Mac Miller, de Still Woozy également, et du Jamiroquai. Ça m’a bien aidé à partir sur ce style de musique un peu funk avec beaucoup de partitions, d’instruments. Pas comme dans le premier où la machine prédominait avec des sons très « froids ». Cette fois, j’avais envie de mettre un peu plus de chaleur. Et puis, les deux réalisateurs, Romain Joutard et Julien Grenier ont apporté une touche hip-hop. Cela a fonctionné.

Et vos sources d’inspiration pour ses 4 inédits ?
Ce que je peux voir autour de moi, de chez moi, les gens que je croise dans mon univers… Ce que je peux interpréter de ma vie et de là où je suis, dans le Bassin d’Arcachon, qui m’inspire beaucoup.

Votre réaction lorsque vous apprenez être Single d’or avec Mon Homme ?
Je suis toujours très heureux de savoir que mes chansons traversent les âges, les générations, les cultures…Toute la France. C’est fou de se dire que de chansons composées dans une chambre vous passez à un pays entier, les radios, etc. Je suis sensible au fait que des mots que vous avez posés sur du papier puissent toucher des milliers de gens.

Les tournées vous ont-elles manqué ? Quel lien entretenez-vous avec le public face à vous ?
Je fais ce métier pour ça. Rentrer en studio pour enregistrer un album, ce n’est pas ça qui me donne le plus de plaisir. Le studio, c’est la manière de s’exprimer sur un album, de chercher certains sons. Mais le but ultime de mon métier, c’est de distraire les gens et de capter la moindre émotion que peut provoquer une chanson. Voir ça pendant un concert, c’est formidable.

L’Olympia, appréhendez-vous ?
Pas vraiment, nous y avions joué deux soirs d’affilée du temps des Fréro Delavega. Pour moi, c’est moins un rêve qu’une consécration. Vous voyez votre nom, en rouge, affiché sur la devanture, à Paris. Même s’il y a d’autres salles prestigieuses en France, ça envoie tout de même un signal très important… Quelque part, c’est une étape indispensable pour « valider » votre parcours.

Votre album de chevet ?
Il y en a pas mal ! L’album de Seu Jorge et d’Ana Carolina, Ana & Jorge : Ao Vivo, que je pourrais écouter tout le temps. Aux armes et cætera de Serge Gainsbourg également. Un album de reprises de Bob Marley par Gilberto Gil…

« Séparé » de Florian Garcia, vous sentez-vous plus libre ou plus seul aujourd’hui ?
Je me sens très libre. En même temps, j’ai des gens avec qui je travaille et en qui j’ai confiance. Libre parce que je peux aller au bout de mes idées sans frein.

Et vos envies pour la suite de votre carrière ?
D’installer un son, une marque, une patte. Que demain, lorsque les gens m’écoutent, très vite ils se disent : « Ça, c’est du Jérémy Frérot ! » Et, évidemment, continuer à remplir des salles.

Photos @UgoRichard

Meilleure Vie (Réédition) de Jérémy Frérot, éditions La Finca.