Rue du Mont-Thabor, ce néo bistrot à l’esprit « room service », propose, en service continu, une carte à mi-chemin entre brasserie chic et coffee shop. EDGAR s’est rendu dans ce lieu hybride pour faire l’expérience d’une cuisine aux notes estivales exquises !
Le mois de juin, à Paris, sonne le temps de l’outdoor pour la scène food parisienne avec de belles dégustations ensoleillées en terrasses. Au croisement de la rue du Mont-Thabor et de la rue Rouget-de-L’isle, cette nouvelle adresse lancée par le quatuor de frères (Martin et Basile Beaupère et Casimir et Théodore Mahoudeau) déploie son élégante terrasse dans le prolongement des deux autres restaurants du groupe : Alfred et Alfi’s. A deux pas des Tuileries et jouxtant la ravissante boutique d’Alexandra Golovanoff, cette table fait le buzz auprès des amateurs d’établissements toniques cultivant un caractère décontracté et festif. Pas de visages pincés à notre arrivée mais plutôt des sourires sincères et une énergie méga-cool qui nous plait bien. Le directeur du restaurant, Madiane Julien (passé par Soho House Paris entre 2021 et 2025), nous place au mieux en extérieur.
Il nous explique que les 100 à 110 couverts récoltent une belle affluence depuis l’ouverture la semaine dernière. La clientèle ? Des hommes d’affaires le midi et des bandes de copains en soirée qui apprécient ici l’absence de réservation obligatoire. On n’est pas venus pour les salades ou les sandwichs qui ont très bonne réputation mais pour des plats qui ont la côte ici. On ouvre le bal, en mode partage, avec le remarquable carpaccio de bœuf mariné (12/22 euros Petit/Grand). Le chef argentin Jon Morales (qui offre, c’est chouette, à notre arrivée, des empanadas) est décidément en grande forme. Dans le verre, on part sur un plaisant Pernand Vergelesses Les Combottes du Domaine Arnoud. Au nez, on décèle les arômes de fleurs blanches et fruits frais avec des notes de pierre à fusil. En bouche, la belle minéralité honore le plat. Dans la foulée, on opte pour le merveilleux Thon rouge cru (22 euros) qui est servi avec grande générosité. Un élégant Viré-Clissé de chez Jean Loron assure l’accord avec son fruité et sa belle longueur en bouche. Le service, se jouant dans la vélocité, est ici impeccable. Sur la carte, le poisson du jour (25 euros) capte notre attention, surtout qu’il s’agit d’un bar fabuleux servi avec sa purée de carottes et pommes grenailles, salade verte en garnitures supplémentaire. La gourmandise est un péché capital mais on fera fi de cette pensée fugace.
La carte des vins offre de belles références.
Coté sommellerie, on va travailler, contre toute attente, sur deux intéressants nectars au verre. D’une part, un sublime chablis du Domaine de Céline et Frédéric Gueguen réputé pour sa fraîcheur et offrant un nez délicat d’agrumes sous notes iodées. D’autre part, un épatant Mercurey du chez Chanson qui nous séduit avec ses marnes calcaire, d’exposition sud-ouest, sous un élevage de 15 mois. La carte des vins, que l’on consulte dans le détail, peut se targuer vraiment de défendre de belles références. Les heures sont douces au coeur de ces joyeuses agapes et, quand survient le temps du dessert, nous sommes impatients de plonger les yeux fermés dans cet instant sucré plein de bonté. Nous allons convoquer deux trésors, deux incontournables comme on a coutume de dire.
L’Alfajor tiramisu glacé (12 euros) est bluffant de tendresse. La cuillère entreprenante se fait hardie. Le second délice signature, la crêpe de dulce de leche et caramel de pêche (9 euros), prend tout son sens avec la découverte d’un cocktail d’exception. En effet, la célèbre création « Sand Collins » (Cognac Hennessy V.S.O.P., vermoute rouge, Angostura – 18 euros) nous rappelle que les cocktails signés par le mixologue du Sand sont une vraie religion et que Casimir (passé par le légendaire bar 228 du Meurice) connaît son sujet. En quittant les lieux, on se dit que cette adresse ultra sympathique est promise à un bel avenir sur la rive droite car les équipes soignent le client sans jamais avoir à se forcer. Ce hot spot plein de charme, est donc le repère idéal pour un déjeuner sur le pouce au débotté ou une pause détente réconfortante entre deux shoppings du coté de la rue Cambon !
Journaliste spécialisé en art contemporain, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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