Annoncée pour le quatrième trimestre 2023, sa commercialisation, a déchaîné sans aucune surprise toutes les passions avec des centaines de commandes passées avant même sa présentation.
Ce tout premier modèle 100% électrique de la firme de Goodwood incarne à lui seul tous les records : zéro émission à l’échappement, confort souverain, vol sur terre, propulsion silencieuse. Il contient dans ses gènes les fondations d’une nouvelle ère.
Nous nous sommes rendus, sans attendre, en Californie, sur les routes envoûtantes longeant les vignobles de la Napa Valley, pour tester en exclusivité ce coupé démoniaque bimoteurs de 5,45 mètres de long, 2,08 m de large et offrant sous le capot pas moins de 584 chevaux. En dépit de ses 3 tonnes et 700 kg de batterie, la bête atteint les 100km/h en 4,5 secondes… Petite précision, il faudra compter au bas mot 420.000 euros pour vivre pleinement le mythe de la Rolls la plus aérodynamique de l’Histoire !
Selon Torsten Mueller-Oetvoes, PDG de Rolls-Royce Motor Cars, les commandes pour la première voiture électrique arborant le Spirit of Ecstasy au bout de son capot ont dépassé largement toutes les attentes. Au-delà de son silence de cathédrale inscrit dans les gènes de la marque, le Spectre est reconnaissable à ses impressionnantes jantes de 23 pouces (une première) pour dissimuler son imposante batterie dans sa plateforme aluminium justifiant d’une autonomie de 530 kms sur une seule charge. Et quand au freinage régénératif, il a été pensé pour ne pas contrarier les coupes de champagne à bord !
Cultivant une démarche clairvoyante et des perspectives résolument téméraires, tout en redoublant de silence, ce vaisseau hors norme ne concédant aucun superflu se fait étalon de la durabilité et libère un potentiel jusqu’alors inexploré. Engagé dans un avenir électrique sans compromis, Rolls-Royce surpasse ses propres exigences avec un temps de charge jusqu’à 80 % en 34 minutes avec un chargeur rapide de 195 kW (CC). A bord ce super coupé électrique de luxe une nou- velle ère est à l’oeuvre. C’est ce que confirme son système de pointe « d’intelligence décentralisée » soulignant le caractère visionnaire intrinsèque de la marque de légende.
Par-delà son langage stylistique proche d’un design nautique poussé dans ses plus beaux retranchements et de sa signature « héritage », tous deux inscrits dans un avenir 1000% durable, décuplant la sensation, le Spectre confirme aujourd’hui que la prophétie est devenue réalité et souligne l’engagement de la marque en faveur d’une révolution écologique épousant les sensibilités de toute une époque. Si certains décèlent encore dans le Spectre, quelques infinitésimales réminiscences de la Phantom coupé à travers son design « fastback » au niveau des phrases, il n’en est rien. Le Spectre assume sa totale métamorphose et transition.
Comble du chic, les portes inversées ou antagonistes « Suicides » du Spectre s’ouvrent sur un habitacle au sommet du luxe célébrant les plus beaux savoir-faire. Il suffit d’effleurer les freins du super coupé pour que les portières se ferment toutes seules. Après un programme de 2,5 millions de kilomètres d’essais, permettant de simuler plus de 400 ans d’utilisation, Spectre symbolise non seulement le leadership technologique de la marque dans le secteur du super-luxe, mais aussi un avenir électrique prophétisé pour la première fois en 1900 par le fondateur Charles Rolls.
L’imposant deux portes, offre un habitacle de grâce et d’opulence aux finitions tirées au cordeau. On y retrouve ce goût prononcé pour les matériaux le plus nobles, qui est l’apanage du constructeur britannique. Ce dernier a souhaité (heureuse décision) que les commandes physiques de cette sidérante machine de précision ne soient pas complètement abandonnées au profit d’une interface tactile.
Le confort divin de conduite, porté par la légendaire suspension Planar, souligne la vraie personnalité du Spectre, aussi ensorcelante à conduire qu’attentionnée pour ses occupants. Cette linéarité, cette précision remarquable et la majesté de l’ensemble nous fait dire que ce modèle est l’un des plus determinants depuis la sortie du mythique Ghost Silver en 1906.
Publié dans le numéro 111 d’Edgar
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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