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Rouge à Lèvres… et pinot noir !

Le Rouge à Lèvres, bar à vin et tapas parisien s’exporte au cœur du vignoble bourguignon. À proximité des hospices de Beaune, au-delà des remparts et d’un océan de vignes, il est le nouveau petit bijou où savourer les joies du cépage local et l’ivresse d’un défilé de douceurs maison.  

 Emprunt à Paris d’un exotisme dépaysant aux accents balinais et d’une carte tout aussi probante de vins et de tapas, le Rouge à Lèvres s’empare de ce sentiment de lointain jusqu’à Beaune, en Côte d’Or, au sein même de la route des vins de bourgogne. Serge Ahovey (La Mangerie, le Vert Sauvage) y écrit la suite logique du Rouge à Lèvres, dont la réputation n’est déjà plus à faire au sein de la capitale. Non loin des Grands Boulevards, le bar à vin a déjà conquis le cœur des jeunes amateurs de bons produits du terroir, désireux de guider leurs papilles jusqu’à la genèse de la grappe.

À Beaune, difficile de se trouver plus près de ces terres fertiles et imprévisibles, propriété de fervents passionnés qui chouchoutent leurs cépages que le monde entier s’arrache. Une fois extrait le jus sacré, des sommeliers transmettent cette noble culture à une clientèle éclectique. Le Rouge à Lèvres, de Paris à Beaune, réunit les palais curieux dans une atmosphère tamisée, esprit bohème-chic qui repose les âmes. Celle-ci agit en rempart contre la moindre distraction qui laisserait s’évaporer tout autre bruit que le cliquetis du verre. Seul le murmure de la robe qui s’agite et danse et tournoie afin de faire ressortir ses arômes les plus pointus, demeure.

Dehors, on ressent le calme d’une charmante ville de province mais non moins vivante et riche de sens et d’histoire. En face, les hospices de Beaune se réveillent plusieurs fois dans l’année pour leurs célèbres ventes aux enchères et ses festivals de musique classique. On ne compte plus les champs cultivables autour, qui ne cessent de vivre au rythme des saisons et notamment de la frénésie estivale où cyclistes et vignerons se partagent ces parcelles ensoleillées.

Beaune en est le point de ralliement central et des bars comme le Rouge à Lèvres ne manquent pas d’offrir au visiteur, cette quiétude recherchée entre deux visites de domaines. Il s’agit de se sentir comme chez soi sans jamais perdre le goût de la découverte et de la surprise, notamment parmi les 100 cuvées proposées à la carte, de maisons plus ou moins discrètes.

Certaines proviennent de la cave de jeunes pousses surdouées qui profitent de l’émergence du vin nature, tel qu’Antoine Lienhardt et son Pinot Noir dénué de ses habituelles traces de bois. Exquis travail du fruit qui accompagne aisément un morceau de gouda finement haché à la truffe noire ainsi qu’une burrata crémeuse ou un jambon ibérique, qui se traduiraient tout autant par une « ribambelle de produits frais et recherchés pour leur goût, leur proximité ou leur originalité ». Le tout, fait maison, cuisiné dans l’instant à des fins respectueuses de la culture « locavore » qui se fait si bien aujourd’hui.

Blottis dans nos fauteuils en velours, yeux rivés sur des photos de stars de la Nouvelle Vague : Piccoli, Deneuve, Schneider… qui renvoient à une époque insouciante que l’on retrouve dans le moment présent, ici au Rouge à Lèvres, on savoure la couleur de l’oubli du temps. C’est aussi celle de la bouche que l’on trempe avec délicatesse dans cette texture plus ou moins lisse, plus ou moins veloutée de ces bons crus, aux vertus apaisantes… jusqu’à une certaine limite.

À l’arrivée des beaux jours, le vin s’aère sur la terrasse extérieure, espace favorable au retour des longues et douces soirées d’été, propices au partage de ces tapas froides et d’un vin léger ou cocktail rafraichissant.

 

Le Rouge à Lèvres BEAUNE

21 Bd Saint-Jacques, 21200 Beaune

Du mardi au samedi, de 18h à 1h

 

Photos : Carlottainparis