Recevez la newsletter

NUMÉRO EN KIOSQUE

Ycare « J’ai hâte de vivre mes concerts »

Le chanteur révélé par l’émission Nouvelle Star entame une jolie série de concerts à travers la France. Un parcours qui le fera passer par Pleyel, le Cirque Royal de Bruxelles et le Zénith de Lille. Ycare nous parle de son nouvel album, Nos Futurs, de son rapport au public et de ses aspirations.

Pour commencer, la mythique Salle Pleyel…

J’avais vu Muse en concert privé dans cette salle. J’ai trouvé Pleyel sublime. Le son est incroyable. Après avoir fait l’Olympia, c’était mon autre souhait. Tout ce qui se passe aujourd’hui, c’est du bonus. Je pensais arrêter de chanter après l’Olympia. Je voulais dire au revoir en peignoir comme Jacques Brel… la carrière en moins ! Ensuite, je me suis demandé ce que je pouvais proposer aux gens. Je voulais aussi continuer à frémir. Alors, j’ai pensé à Pleyel. Il y aura une magnifique chorale et des invités.

Après Des Millions d’années en 2022, un nouvel album de duo sort, Nos Futurs. Avez-vous pris le goût de chanter en tandem ?

Difficile de se priver de ce genre de plaisir. De faire des duos avec des artistes d’exception qui chantent sur mes textes. C’est un privilège. Partager des chansons avec des gens pour lesquels j’aimerais écrire, ça relève du miracle. Je suis énormément dans la gratitude, l’humilité. Ce sont des mots un peu naïfs mais en tout cas sincères.

Vous vouliez raccrocher les gants après l’Olympia pour vous focaliser sur l’écriture et la composition. Mais le feu sacré du chant semble toujours là…

Finalement, c’est ça qui me tient. J’écris des chansons pour les chanter devant les gens. Faire des disques, ça a toujours été compliqué pour moi. Même si, là, je commence à trouver un équilibre dans la production et être satisfait du résultat. Pour moi, il n’y a rien de plus beau qu’un guitare/voix, qu’un piano/voix. Toute relève de la scène. Au pouls de l’audience. Je joue au rythme du public, de leur âme, de ce qu’ils m’apportent. A chaque fois, je demande un instant d’allumer la salle. Pour regarder dans les yeux celles et ceux qui sont venus m’écouter. Je crois vraiment en cette énergie, en cet échange.

« J’aimerais bien un jour pouvoir chanter dans une cathédrale ou des petites églises. Chercher la résonance là où elle est. »

D’où les Zénith…

Oui. Pour voir jusqu’où je peux aller. Quand je vais voir Coldplay au Stade de France ou Ed Sheeran à Bercy, je suis sûr que l’énergie que leur envoie le public les transforme en super-héros ! Ils sont galvanisés. Comme lorsqu’on parle de « treizième homme » au stade… J’ai hâte de vivre mes concerts. Pour tout vous dire, j’ai l’habitude, depuis 15 ans, de chanter dans des salles « intimistes », souvent confidentielles. Faire des zéniths, je vais essayer et je verrai jusqu’où cela me mènera. J’aimerais bien un jour pouvoir chanter dans une cathédrale ou des petites églises. Chercher la résonance là où elle est.

Depuis votre premier album, Au Bord du monde, en 2009, avez-vous vu votre profession beaucoup changer ?

Quand un pays subit une crise, il y a des retombées sur tous les secteurs. Que ce soit les subprimes, la Covid où la culture a pris un coup… Mais je crois vraiment qu’à chaque fois la lumière l’emporte. Il suffit de mettre une bougie dans une salle obscure pour qu’elle s’illumine. Oui, le métier est difficile. Oui, il évolue. Oui, il y a des plateformes qui créent une instabilité de la répartition des droits dans notre économie. Nous vivons une période de transition. Avec un peu d’inconfort. Une instabilité avant de retrouver la stabilité. J’espère que nous retrouverons un équilibre. Il en va de même de par le monde. Moi, je ne désespère pas de ce que nous sommes. Je reste d’un optimiste conscient.

Vous étiez apparu dans Nouvelle Star. La télévision a-t-elle été d’une grande utilité pour vous ?

Je n’aurais pas fait mon premier album sans Nouvelle Star. Il émanait de mon passage à Nouvelle Star. Je me mets à la place d’un patron de maisons de disque : « Ok, il est passé à la télévision. Le public l’a vu. Que peut-il nous proposer ? » Ils ont regardé les chansons que j’écrivais. Et puis le disque est né. Je n’en ai pas vraiment vendu beaucoup mais, à ce moment-là, sur scène, ça n’a pas cessé de grandir. Réussir un Olympia sans plus vraiment passer à la télé, il fallait le faire. Mais c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail pour en arriver là.

« Si le mal est contagieux, je pense que la lumière l’est aussi. »

D’où vient votre inspiration aujourd’hui ?

De moins en moins de moi et de plus en plus des autres. Mon écriture, de la vingtaine à la moitié de la trentaine, était axée sur ce que je vivais. Et lorsque ça arrivait à trouver un écho chez les autres, c’était la preuve que j’avais une vie normale. Que je traversais les mêmes épreuves que les gens qui m’écoutaient à quelques détails près. Aujourd’hui, je reste acteur des choses mais j’essaye d’avoir un regard et une grille de lecture plus larges. J’ai encaissé, j’ai pris des chemins de traverse. Et je vais transmettre cette lumière que j’ai reçue des autres. Si le mal est contagieux, je pense que la lumière l’est aussi.

Très spirituel…

De plus en plus. La spiritualité, c’est l’invisible. Une science qui n’est pas matière. Il y a tellement des choses qu’on n’explique pas. Je ne suis pas en mode vaudou ou shaman, attention ! Je dis juste que je crois en l’attraction des gens, à l’instinct, au miracle qu’il y a en chacun d’entre nous.

Que peut-on vous souhaiter de mieux désormais ?

De garder cette foi en l’autre. La musique est une chose. Tout comme le succès. Pour moi, c’est un cordon qui me permet d’aller parler aux autres. Si on peut me souhaiter quelque chose, c’est de garder toute ma tête et mon cœur pour pouvoir continuer à échanger avec le public.

Photos : Yves Bottalico.

Ycare, Nos Futurs, édité par Play Two. En CD, vinyle et sur les plateformes.

 

 

Mots Clés