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Chez Fred, le maestro des bistrots parisiens

En 1945, aux portes de Paris, débarque un bouchon lyonnais, qui ne tarde pas à prendre vie dans la littérature de Simenon et depuis, restauré dans son jus, ne cesse de conquérir nos cœurs de bons vivants.

Ici, la tradition coule dans les veines, de même que le bon vin afflue. Le patron Laurent Hullo célèbre les terroirs qui font la renommée de notre patrimoine : il partage ses trouvailles personnelles ainsi qu’une pointilleuse sélection de grands crus classés issus de la région bordelaise, bourguignonne ou champenoise.

Ces pépites accompagnent un menu gourmet, enrichit de mille saveurs du terroir : notre fierté, celles qui font saliver le monde entier. On ne sait pas qui est Fred, celui dont le nom apparait en rouge sur nos assiettes, mais ce dernier nous régale de toutes ses madeleines de Proust, de son savoir-faire inné pour la cuisine intemporelle, celle de nos grands-mères ou dont se délectaient le solitaire de Ionesco ou Hemingway lui-même, celle de notre propre enfance et dont on ne se lasse jamais. Celle que l’on aime trouver inchangée, dans ses jus, conforme à nos souvenirs.

Alors dès l’entrée, arrosés d’un ballon de rouge ou de blanc, nul ne peut résister à l’appel des « œufs (bio) mayo » au goût simple, au goût juste, ni aux escargots de Bourgogne et leur inimitable persillade. Comblées par cette mise en bouche, nos papilles se laissent porter par la suite : un filet de bœuf sauce béarnaise, sa chair tendre, presque émouvante ou un ris de veau aux morilles et sa purée maison, qu’on ne connaissait pas ainsi subtilement préparé.

Toutefois, la gastronomie française ne s’adresse pas qu’aux carnassiers et Chez Fred, les rigatoni tomates basilic ou à la crème de truffe noire font le bonheur des végétariens gourmands.

Enfin, on pense ne plus avoir de place mais en parcourant la carte des desserts, l’estomac soudain se laisse tenter par le baba au rhum ou l’exquise tarte tatin si chère au commissaire Maigret de Simenon. Pour les becs salés, une assiette de fromages, dont un délicieux Saint Nectaire affiné, provient d’une fromagerie des alentours, celle de Martine Dubois, au même titre qu’ils se fournissent de pain frais dans la boulangerie d’à côté, au nom ludique d’« Au coin de la rue ».

Des digestifs de petits producteurs : vieille Prune ou Calvados permettent de prolonger encore l’expérience : Chez Fred ne laisse jamais nos papilles sur leur faim. Enfin, le café arrive et nos sourires en disent long.

www.chezfreddepuis1945.com