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Thierry Lhermitte, « Don Quichotte au cinéma, je m’y vois bien »

Il retrouve Michèle Laroque pour un voyage mal agencé au Portugal dans Joyeuse retraite 2. Quant à la sienne, il n’y pense pas une seule seconde. Ou quand Edgar rencontre le prolifique Thierry Lhermitte.

Thierry Lhermitte et Michèle Laroque dans Joyeuse retraite 2

La retraite, joyeuse ou pas, est-ce quelque chose auquel vous pensez ?

Oh, non ! Il y a encore beaucoup de rôles de vieux. Et ce ne sont pas les jeunes qui vont les tenir. C’est normal qu’on continue à travailler puisqu’il y a des personnages pour nous dans les films comme dans les pièces.

Qu’est-ce qui vous fait courir aujourd’hui, Thierry Lhermitte ?

Un coup de cœur, l’amitié, les retrouvailles… Les coups de cœur avant tout. Il faut qu’il y en ait, sinon tourner, je n’en ai pas vraiment besoin. Les retrouvailles, bien sûr. Quant aux nouvelles rencontres, je m’en nourris. C’est toujours quelque chose de très enthousiasmant.

Michèle Laroque a vendu la mèche : vous disparaissiez du tournage de Joyeuse retraite 2 au Portugal pour aller vivre votre passion des chevaux et du dressage. D’où cela vous est-il venu ?

Je suis monté à cheval toute ma vie. Et je m’y suis remis intensément il y a une vingtaine d’années. Je peux me dire que je suis devenu un professionnel de la chose. Alors, ça me suit un peu partout. Voilà.

Vous feriez donc un excellent Don Quichotte au cinéma…

Par exemple, oui. Don Quichotte, c’est même certain. Je m’y vois bien.

Ô temps cruel… En 2022, Popeye arbore la banane !

« Ce métier, c’est une quête. Ce n’est jamais fini. Alors, j’essaye d’avancer vers le plus de vérité possible. »

Il y a des années comme en 2019 ou 2022 où vous tournez beaucoup. Comment expliquez-vous cette gourmandise de rôles ?

Il y a quand même pas mal de films qui se sont tournés pendant la période de la Covid. Et qui n’ont pas pu sortir dans la foulée. Cela donne l’impression d’une sorte de surproduction. Mais c’est juste une question de hasard et de circonstances. S’ils étaient sortis au fur et à mesure, il n’y aurait pas ce sentiment d’accumulation. Quatre films de suite qui sortent en 2022 dans lesquels j’ai joué, c’est un peu ridicule. Je n’y suis pour rien. Ça reste des films attirants, sympathiques et tournés avec des gens que j’aime.

« Je n’ai jamais eu la passion de ce métier » avez-vous déclaré dans la presse au moment de la sortie d’Hommes au bord de la crise de nerfs. Comment avez-vous donc appréhendé votre carrière ?

Au début, comme une activité de groupe avec mes camarades du Splendid. C’était par goût de faire rire. Celui de jouer la comédie m’est venu après. Le fait de me plonger dans le sens des mots. Ce métier, c’est une quête. Ce n’est jamais fini. Alors, j’essaye d’avancer vers le plus de vérité possible. Je la découvre tous les jours. Et c’est un chemin très agréable à parcourir.

La plus belle chose que vous a apportée ce métier ?

Les rencontres franchement. Jean Rochefort, Philippe Noiret… Chez les plus jeunes, il y a des gens vraiment passionnants comme Audrey Dana, Marina Hands, Laurent Stocker, Michèle Laroque… Et Patrick Timsit, bien entendu !

Faute de pré, Thierry et Michèle ont mis l’âne sur une plage…

« Je vais sûrement vous décevoir : je n’ai jamais eu de rêve ni de rôle ni de collaboration. »

Est-ce qu’il vous arrive encore d’être surpris dans votre profession ?

C’est ce que j’espère tous les jours. Lorsqu’on me propose des choses que j’ai déjà faites, je n’en vois plus trop l’intérêt. Il faut que je m’amuse ! C’est exactement ce que je recherche : être surpris.

Un metteur en scène avec lequel vous auriez aimé tourné et avec qui ça ne s’est jamais fait ?

Pour tout vous dire, je ne connais pas assez bien le cinéma. Je n’ai donc jamais vraiment eu ce genre de questionnement. Mais j’ai été enchanté de rencontrer des gens qui voulaient bien me confier des rôles. Tourner avec Bertrand Tavernier, ça a été un bonheur magnifique. Avec Claude Zidi et Patrice Leconte aussi, des gens avec qui j’ai adoré travailler. Mais je vais sûrement vous décevoir : je n’ai jamais eu de rêve ni de rôle ni de collaboration.

Il y a eu aussi Guillaume Nicloux…

Je l’avais oublié. Une rencontre absolument formidable ! Il y a en a eu tellement… Mais Une Affaire privée avec lui, j’ai adoré faire ça !

En détective privé chamboulé dans Une Affaire privée (2001) de Guillaume Nicloux : « Au fur et à mesure du tournage, je me suis pris au jeu. J’ai adoré. »

« J’espère qu’il y aura un nouveau film du Splendid. Mais pas forcément un Bronzés 4. »

Dans Une affaire privée, vous jouiez un privé désabusé et un brin alcoolique. Cela n’a-t-il pas, à l’époque, fait bouger un peu les cercles ?

Acteur, vous êtes dépendant de ce que les producteurs ou les réalisateurs vous proposent. Moi, je n’ai jamais cherché à faire ceci ou cela. J’ai répondu aux propositions qui me plaisaient, tout simplement. J’étais très surpris que Nicloux me propose Une Affaire privée. Au fur et à mesure du tournage, je me suis pris au jeu. Je le répète : j’ai adoré. J’ai ensuite tenu le même personnage dans deux autres films toujours dirigés lui. C’était un bonheur incroyable. Ça m’a donné confiance en moi pour aborder d’autres sujets, d’autres projets. Mais on ne m’en a pas proposé mille non plus. Tout cela tient à l’imagination des metteurs en scène.

Les spectateurs l’ont peut-être oublié, mais vous teniez le haut de l’affiche du film américain French Lover de Richard Marquand, le réalisateur du Retour du Jedi, en 1984. Jamais été tenté par une carrière outre-Atlantique ?

Chacun a les rêves qu’il veut, mais l’Amérique, ce n’était pas mon cas. Ce film, c’était la première fois que je jouais en anglais. Ce qui n’était pas facile. Le scénario était un peu cul-cul. En même temps, c’était une chance extraordinaire. Je n’en dirai pas plus. Je ne veux pas dire de mal de ce film que j’ai bien aimé faire. Et qui m’a fait gagner beaucoup de sous !

Pendant la promotion de son Maigret, Patrice Leconte s’est exprimé sur la possibilité d’un Bronzés 4. Est-ce envisageable pour vous ou Popeye a-t-il pris une joyeuse retraite ?

D’abord, je ne suis pas le seul à décider. Et puis, cela m’étonnerait qu’il y ait un Bronzé 4. Il y aura peut-être un film avec nous tous. Je le souhaite. Nous le souhaitons tous car nous avons beaucoup de plaisir à tourner ensemble. J’espère qu’il y aura un nouveau film du Splendid. Mais pas forcément un Bronzés 4.

Joyeuse retraite de Fabrice Bracq avec Thierry Lhermitte, Michèle Laroque, Constance Labbé… Sortie le 20 juillet.