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Essai : Porsche Taycan 4S Sport Turismo

Le “shooting brake”. Porsche est une marque qui traditionnellement rime avec sportivité et plaisir égoïste du voyage au long cours. On pense évidemment à la légende 911 mais au-delà de ce modèle mythique, le fabricant de Stuttgart a su évoluer et proposer à sa clientèle une gamme élargie qui permet de voyager aujourd’hui en famille, tout en conservant son esprit et ses capacités dynamiques. C’est le cas de la Porsche Taycan 4S Sport Turismo que nous avons essayée. Un break de chasse efficace et puissant qui reste fidèle aux dictas de la marque.

Le premier modèle 100% électrique
Premier modèle 100% électrique du constructeur de Stuttgart, la Porsche Taycan a été commercialisée à partir de 2019. Devenue break de chasse en version Sport Turismo en 2022, cette grosse berline offre 4 cm de plus en garde de toit à l’arrière, pour que quatre adultes puissent voyager loin, dans le silence et un confort remarquable. La puissance n’est pas oubliée, évidemment, avec une motorisation électrique qui développe 571 chevaux dans notre modèle d’essai, équipé du système Launch Control.

Porsche Taycan 4S Sport Turismo. Photo © Philippe Pillon

Retour aux origines

Supplantés par le SUV, les break et break de chasse ont connu leurs heures de gloire entre les années 50 et 80. Le premier “shooting brake” serait le P2 Safari de la marque britannique Allard sortie en 1951. Puis le marché américain s’y est mis avec l’imposante Chevrolet Bel Air Nomad en 1955. L’ère des breaks de chasse était lancée et l’on se souvient, entre autres, de modèles tels que l’Aston Martin DB5 convertie par Radford en 1963, la Reliant Scimitar GTE en 1968 ; modèle le plus abordable à l’époque et capable de croiser à 200 km/h, sans oublie la Volvo P1800 ES et la référence du segment : la Lancia Beta HPE en 1974.

Plus tard, en 2011, Ferrari sortira la très réussie FF. Un bolide racé équipé d’un moteur V12 de 660 cv (et 680 Nm de couple) qui n’est pas sans rappeler, par ses dimensions et son esprit, la Porsche Taycan 4S Sport Turismo. Cette dernière propose, comme l’italienne, 4 vraies places et une puissance conséquente de 571 cv pour un couple de 650 Nm.

Porsche Taycan 4S Sport Turismo. Photo © Philippe Pillon

Imposante

Extérieurement, la Taycan 4S Sport Turismo en impose, avec ses pneumatiques de 265 x 35 x 21 à l’avant et 305 x 30 x 21 à l’arrière, ses immenses jantes RS Spyder Design de 21 pouces, sa large poupe, son avant agressif et ses dimensions : 4,96 mètres de long pour un peu plus de 2 mètres de large avec les rétroviseurs. Une carrure qui appelle à la prudence lors des évolutions en parking ou sur routes serrées pour ne pas rayer les superbes jantes (facturées 4 632 euros en option) qui équipent notre modèle d’essai.

Finition haut de gamme mais perfectible

L’habitacle n’appelle que très peu de critiques, à part l’entre deux portes qui mériterait un matériau de meilleure qualité ou du moins recouvert de suédine, pour compléter l’ensemble intérieur, sobre et à la qualité de finition exemplaire. Le minimalisme Porsche est de rigueur et cache, au travers des 2 grands écrans (un pour le conducteur et un autre pour le passager) intégrés dans la planche de bord un nombre incroyable de fonctions, de réglages et d’options. Compatible Smartphone Androïd auto et disposant de l’assistant vocal Google, cette Taycan est technologiquement à la page.

Second bémol concernant l’habitacle : l’horloge, disponible en option avec le “pack sport chrono” facturé 1134 euros. Placée en plein centre du tableau de bord, sur le dessus, elle n’est pas du meilleur raffinement et dénote avec l’ensemble.

L’ergonomie globale est bonne, le menu du système infotainment intuitif et facile d’utilisation. Le confort d’assise est excellent et les fauteuils sont réglables électriquement à 18 positions avec mémoire, ils sont chauffants à l’avant.

Une vraie GT façon Porsche

L’avantage de l’électrique, c’est d’avoir tout le couple disponible de suite, dès qu’on appuie sur la pédale de droite. La Taycan avale ainsi le 0 à 100 km/h en 4 secondes seulement, malgré un poids de 2 170 kg. Bluffant ! Les performances sont au rendez-vous et cette grosse berline avale les courbes tel un karting. Aucun roulis ressenti, la voiture vire à plat et fait oublier son poids dans un plaisir de conduite rare.

La direction est très rigoureuse et communique parfaitement avec le conducteur pour lui transmettre le profil de la route. Certes le poids de 2 170 kg se fait ressentir au freinage, qui reste très efficace sans être radical. Le train avant est vraiment réactif et incite à s’amuser sur les routes sinueuses. Le châssis est incroyable d’efficacité, surtout sur notre modèle d’essai doté du Porsche Dynamic Chassis Control Sport (proposé en option à 3 300 euros). Cette Taycan autorise le conducteur à rouler en mode sportif, dans un silence surprenant renforcé par le vitrage insonorisant de l’auto. Les plus mélomanes se feront plaisir en activant le système Bose, facturé en option à 1 362 euros.

La Taycan 4S Sport Turismo dispose de 5 modes de conduite : normal, sport, sport plus, range et individual. Autant de possibilités de conduire selon votre envie à un rythme plus ou moins soutenu mais toujours parfaitement paramétré.

De nombreux réglages de l’auto sont possibles, au niveau du châssis notamment, mais également de la récupération d’énergie, que nous avions désactivée. Ce qui explique l’autonomie enregistrée en deçà des données constructeurs (355 km contre 456 km), en précisant que notre conduite durant l’essai a été sportive, ce qui forcément, avale des watts.

Porsche Taycan 4S Sport Turismo. Photo © Philippe Pillon

Fiche technique Porsche Taycan 4S Sport Turismo

Motorisation : 100% électrique – 2 moteurs électriques – puissance : 420 kW/571 cv (version équipée du Launch Control) – batterie lithium ion d’une capacité de 93,4 kW/h. Couple : 650 Nm.
Transmission : intégrale à 4 roues directrices.
Dimensions : 4,96 mètres x 1,96 mètre (sans les rétroviseurs) x 1,39 mètre. Empattement : 2,90 mètres. Coffre : 84 litres à l’avant et 446 litres à l’arrière. Pneumatiques : 265 x 35 x 21 à l’avant et 305 x 30 x 21 à l’arrière. Poids : 2 170 kg.
Consommation : annoncée par le fabricant : 22,9 kWh aux 100 km en cycle mixte. Consommation de notre essai : 27 kWh aux 100 km. Autonomie annoncée par le fabricant : 456 km. Autonomie de l’essai : 355 km.
Performances : vitesse maximale : 250 km/h. 0 à 100 km/h : 4 secondes.
Prix : à partir de 110 374 euros. Prix de notre modèle d’essai avec les options : 166 564 euros.

Publié dans Edgar numéro 110