L’Hôtel Amigo regarde la Grand-Place comme il se tourne vers l’histoire. Ancienne prison au 16ème siècle et auberge de Serge Gainsbourg, cette propriété du groupe Rocco Forte ne se limite pas à sa façade luxueuse. Elle abrite à travers ses murs, un patrimoine d’exception.
En plein cœur de la capitale wallonne, tournée vers la Grand-Place, se tient un lieu chargé d’histoire et pour cause, l’Hôtel Amigo de Bruxelles appartient au groupe britannique Rocco Forte, dont la volonté est d’investir des lieux au fort passé historique. Omniprésent dans la Péninsule, le groupe a acquis un ancien repaire de la haute aristocratie russe à Rome, devenu l’Hôtel de Russie. Outre-Rhin, l’Hôtel de Rome à Berlin, s’est fait le témoin de la séparation entre la partie est et la partie ouest du pays pendant l’occupation soviétique. Il fut l’ancienne banque d’État de la RDA jusqu’en 1990. L’Hôtel Amigo, lui, n’est autre qu’une ancienne prison et doit son nom à une erreur de langage liée à la présence de soldats espagnols au 16ème siècle sur le sol bruxellois. Cet hôtel luxueux de la capitale belge continue de marquer l’histoire et ne compte plus les hôtes d’exception qui vinrent y séjourner, dont le nom figure aujourd’hui sur les murs solides de l’ancienne prison.
Fut attiré par ce vent d’est, le chanteur Serge Gainsbourg, qui y avait ses petites habitudes au premier étage ainsi que son cocktail fétiche, le Gibson. Il n’hésitait pas à se servir lui-même, avec cette aisance naturelle, propre au dandy qu’il était. L’hôtel, trente ans après la mort du chanteur, propose un parcours sur mesure autour de ses adresses bruxelloises. Il collabore avec le livre de Rudolf Hecke, basé sur cette même thématique.
À l’Hôtel Amigo, on part à la conquête de symboles, de traces du passé mais on profite aussi d’un cadre privilégié, à deux pas des principaux édifices architecturaux et attractions touristiques : le Manneken Pis, le musée Magritte… La gare du Midi elle-même est accessible en quelques minutes. L’hôtel jouit en outre de son emplacement, d’un potentiel culturel unique mais parvient malgré tout à se suffire à lui-même.
Son restaurant, Bocconi, d’inspiration italienne, met l’accent sur la dimension cosmopolite de la ville belge où l’on entend parler hollandais, français, allemand ou italien dans la rue, en raison des infrastructures européennes qui s’y logent. Chez Bocconi, les serveurs jonglent d’une langue à l’autre et installent une réelle proximité avec le client. La cuisine du maestro Fulvio Pierangelini est subtile, qualitative et mise sur la recherche de saveurs traditionnelles prisées des grands chefs italiens. Se distingue : le risotto à la truffe, généreusement garni de fines lamelles de ce diamant noir, de potiron et…d’une note surprise de safran, façon « risotto allo zafferano » milanais. Le « tea time » du Bar A n’en est pas moins un délicat moment de convivialité où déguster quelques pâtisseries servies sur un joli présentoir, notamment le tiramisu de Bocconi, en moindre quantité pour offrir un avant-goût de ce dessert italien. Mention spéciale au « Bar A Tartare », nouveauté 2021 qui invite à découvrir les créations du restaurant 1 étoile Michelin, Carcasse, expert en matière de ce plat traditionnel belge. Revisité ou d’origine, toute viande qui compose les assiettes, provient de l’élite de la boucherie locale, Henrick Dierendonck.
Journaliste et photographe, Charlotte partage ses bons plans food et musique, à Paris et ailleurs
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