À Carry-le-Rouet, l’hôtel & spa Bleu se dresse face à la mer, comme une parenthèse suspendue entre ciel et azur. On y vient pour déconnecter, respirer, s’évader. Et, soyons honnêtes, pour goûter à la table dont tout le littoral parle : L’Oursin, le restaurant gastronomique signé Ilane Tinchant, jeune chef habité par la mer.
Ce soir-là, nous découvrons le menu “Excursion”. Cinq escales, cinq émotions.
La tomate – six amuses-bouches, six surprises
Dès les premières minutes, la créativité du chef se dévoile : six amuses-bouches autour de la tomate. Six façons différentes de revisiter ce produit si simple, et pourtant si riche.
Textures, couleurs, saveurs… chaque bouchée est une surprise. Certaines sont sucrées, d’autres acidulées, d’autres encore rappellent un été passé à table en Provence.
Vient ensuite la tomate principale, relevée d’une vinaigrette fine, de ciboulette et d’un sirop de tomate intense. Un début d’expérience tout en fraîcheur et en émotion.
La seiche – le plat signature
Vient ensuite la seiche, confite dans son encre, travaillée en tempura légère, surmontée d’un nuage d’ail aérien. Le noir et le blanc s’y répondent comme une peinture abstraite.
En bouche, c’est la mer en mouvement : iodée, profonde, texturée. L’équilibre est total. On comprend vite pourquoi ce plat est devenu la signature du chef Ilane Tinchant. Il y a là une maturité rare, une vraie maîtrise du goût et de la mise en scène.
L’aïoli – la Provence sous un nouveau jour
Puis l’aïoli arrive. Les légumes de saison, magnifiquement taillés, s’alignent comme une composition florale. La pomme de terre soufflée croque sous la dent, le mousseux d’aïoli enveloppe le tout avec douceur.
On retrouve la Provence, mais revisitée, allégée, modernisée. Une cuisine qui respire le soleil sans l’étouffer.
L’olive – la parenthèse sucrée-salée
Transition parfaite vers le dessert, L’Olive intrigue et séduit.
Sous un crumble citron, une mousse d’huile d’olive et une crème d’olives noires de Kalamata s’entrelacent. Le sucré-salé se fait dialogue. Le palais hésite, puis se laisse séduire. C’est fin, c’est audacieux, c’est parfaitement dosé.
La fraise-rhubarbe – le final en douceur
Pour conclure, la fraise et la rhubarbe s’accordent sur un ton frais et légèrement acidulé.
Rhubarbe pochée, crémeux namelaka, sauce fraise : un trio d’une élégance simple. Le dessert apaise, clôture, réconcilie. On quitte la table le sourire aux lèvres, comme après un voyage dont on n’avait pas envie qu’il se termine.
Un chef, une vision
Ce qui frappe chez Ilane Tinchant, c’est la justesse. Rien n’est laissé au hasard, et pourtant tout semble fluide, naturel.
Sa cuisine ne cherche pas à briller pour impressionner, mais pour émouvoir. Elle raconte la Méditerranée avec pudeur, dans une forme d’intimité sincère.
Bleu, son cadre, son spa, sa vue mer, ne font qu’amplifier cette sensation d’harmonie totale.











