Aux abords de La Ciotat et son charme provençal, trois cabanons ont grandi dans la pinède et composent un bouquet de fleur singulier : l’Amarantine. La promesse d’une vie de bohème à flanc de calanques, de criques privées et de villages préservés.
Amarantine : subst. Fém. BOT Plante d’ornement de la famille des amarantacées aux feuilles lancéolées et aux fleurs d’un rouge vif. / L’Amarantine : slow life et farniente, tout simplement.
D’abord, il nous faut emprunter une route lisse bordée de pins aux accents du sud, puis un chemin de terre et des sentiers escarpés pour qu’enfin s’ouvre un grand portail et son havre de paix divisé en trois jardins sacrés, abritant bungalow de luxe, piscine individuelle et autres secrets bien gardés. Dans ce havre de paix, la tramontane enveloppe nos sens d’effluves de romarin et de volutes d’épines de pins, éloignant au passage la rumeur de la ville. Il y règne un silence religieux orchestré par le seul fredonnement des cigales et le chœur des oiseaux. La brise du sud transporte ses volutes tièdes d’air iodé et étouffe les heures, son soleil réchauffe nos cœurs allégés de contraintes et de tourments.
L’âme des beaux jours
L’heure est au recueillement, depuis ces refuges boisés aux noms symboliques : Ama, Ista, Adoura, traduits par Aimer, Être et Adorer en provençal.
Leur surface varie de 30 à 50 mètres carrés, sans compter le terrain qui les entourent, vaste parcelle de nature propice à la rêverie et à la baignade silencieuse, avec ses nombreux points d’eau : un magnifique bassin surélevé pour chacun, une douche ou une baignoire extérieure (parfois les deux), un jacuzzi pour le spacieux Adoura. Les cabanons disposent d’une identité singulière mais porteuse de gènes communs : un esprit Finca, maison typique des baléares, en émane, mêlé au souvenir d’un Riad marocain, formant un ensemble bohème et lumineux, resplendissant aux beaux jours.
De l’or entre les mains
Le sourire des propriétaires, Jean-Marc et Frédéric, leur âme d’esthètes et leur sens de l’hospitalité sans faille, subliment cette parenthèse ensoleillée. Ils n’hésitent pas à faire part, poussés par leur élan d’hôtes par nature, d’une grande familiarité à l’égard du client.
Les objets chinés, qu’ils ravivent de leurs mains délicates de designers aguerris, l’un de profession, l’autre de passion, sont à l’origine de ces habitats uniques, végétalisés et sobrement décorés de matières et de couleurs simples, adjoints à des notes vives et éclatantes, à des motifs ethniques. En outre, ils aspirent à un univers qui leur ressemble et leur plait, motivés par l’envie de le partager avec des clients réceptifs, sensibles aux mêmes atmosphères ou à l’inverse, curieux de s’immerger dans leur monde à eux. Aussi l’écologie leur tient à cœur – si bien qu’ils ont équipé les salles de bain d’accessoires réutilisables – ainsi que la confection maison : ils ont eux-même pensé leur gamme de produits cosmétiques et l’identité olfactive de la maison, en partenariat avec un parfumeur de La Ciotat.
De propriété familiale, héritée de leurs parents, L’Amarantine – de son nom originel – a muté en un hameau de quiétude où l’on choisit librement sa vision des vacances, ou du week-end : retraite méditative en solitaire, escapade romantique…
Bien que la pluie se fasse rare dans la région, les hôtes ont prévu le coup : ils laissent à disposition du client, un guide complet d’activités réservées aux jours gris et humides dont un massage à domicile pratiqué dans un petit cabanon spécialement dédié.
Aventure onirique
Sous les recommandations du couple, des activités de plein air permettent d’explorer les richesses de Provence, ses plages confidentielles, ses hautes collines ouvertes sur une grande bleue silencieuse et luisante aux airs de bout du monde. Les guides motards de La Belle Échappée, connaisseurs au grand cœur, proposent une promenade contemplative en side-car sur la route des crêtes, de la Ciotat à Cassis, dans des conditions dignes d’un film d’aventure d’un autre temps. En outre, La Ciotat, réputée pour abriter la genèse du cinéma sur son Vieux-Port, est l’occasion de visiter l’Eden théâtre où fut projeté l’un des tous premiers films des frères Lumière : « L’entrée d’un train en gare de la Ciotat. »
Dans ce périmètre, un vaste choix de brasseries et leurs baies, leur terrasse débordant sur la mer, réunissent le meilleur des spécialités locales et fraiches du jour. L’hôtel Rose Thé, face à la jetée prisée des amateurs de kite-surf, offre non seulement un cadre idyllique mais sa carte réunit qualité, générosité et clins d’œil provençaux à partager : socca niçoise, beignets de courgettes à l’aixoise et pépites iodées dont cette réussite : le loup en portefeuille, crème de câpres & risotto au chorizo ibérique.
Autre point culinaire : des brunchs ou petit-déjeuners fait-maison à la demande par une certaine Paola atterrissent dans les cabanons. Ces paniers gourmands livrés à domicile se composent de délices artisanaux, confitures et viennoiseries, fruits frais et jus d’orange pressé. Le brunch est sa version améliorée, auquel s’ajoutent des pancakes maison et leur praliné à tartiner, ainsi qu’une exquise tartine d’avocat, le tout servi dans des poches recyclables et un panier à l’ancienne.
Photos : Jordan Foulonguerra
Journaliste et photographe, Charlotte partage ses bons plans food et musique, à Paris et ailleurs
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