Recevez la newsletter

NUMÉRO EN KIOSQUE

Paris Seize : œuvrer en terroir connu

De restaurant italien de quartier à bistrot parisien, le Paris Seize, propriété de la famille Dumant (l’Auberge Bressane, Aux crus de Bourgogne) opère un tournant radical en août 2021. Un moyen pour la famille de restaurateurs de renouer avec ses vieilles amours : le terroir français.

 Les habitants du quartier, sceptiques à l’idée de voir disparaitre leur italien favori et vraisemblablement attachés à leurs habitudes, n’eurent aucun mal à s’adapter au nouveau concept. D’ailleurs, peut-on réellement parler de « nouveauté » ? La cuisine française est un intemporel, une valeur sure dont on ne pourrait se passer. Ça, l’ancienne clientèle de ce quartier huppé du seizième arrondissement – entre Trocadéro et l’avenue Victor Hugo – l’a vite compris. D’autant que, de nos jours, les bons bistrots parisiens se comptent sur les doigts d’une main.

 C’est que la fraicheur de la famille Dumant ne se commande pas, encore moins son savoir-faire et le choix de ses équipes. Les adeptes de leurs six adresses parisiennes reconnaitront une ambiance familière, leur fil rouge, aussi rouge que les napperons des tables carrées, de leur banquette et des fonds de verre ballon. Les chaises en bois, les peintures au mur, complètent ce climat authentique, offrant comme toujours chez les Dumant, un voyage au temps où la Closerie des lilas et le Pré au Clerc accueillaient les mondanités du tout-paris littéraire. Nos ainés s’en souviennent, nos enfants le découvrent dans la bonne humeur grâce aux bons soins d’un personnel accueillant, ouvert à la discussion, aux conseils et au « sur-mesure. »

Même dans ce restaurant où l’on ne plaisante pas avec l’onglet de veau aux échalotes ou la côte de veau aux Morilles, être végétarien n’est jamais un problème. Au bon vouloir de chacun, la viande est enlevée et remplacée, sans perdre en gourmandise. Assurément, l’attachement au « fait-maison » et à la cuisine minute favorise cette marge de flexibilité, et nul ne saurait le nier. Les plats sont chauds et réconfortants, davantage les jours de pluie ou de grisaille mais le restaurant promet, à la belle saison, une ambiance « dehors-dedans », avec une vaste terrasse et une carte plus estivale. Pour autant une terrine de campagne, des œufs mimosa, se dégustent à tout moment et il n’est jamais trop tard pour découvrir le talent du chef, sa maitrise de la sauce, de la cuisson d’un tournedos ou de la confection d’un baba au rhum.

Pour ces raisons, le Paris Seize figure parmi les 5 lauréats pour les Trophées Pudlo des Bistrots, prévu le 9 mai prochain ici-même.

Le Paris Seize

18 Rue des Belles Feuilles, 75116 Paris

Plats entre 18 et 35 euros