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The Residence, poétique mauricienne

Au carrefour de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Europe, l’île Maurice retient l’attention des opérateurs hôteliers de premier plan. Avec ses plages à l’eau turquoise et ses prestations hôtelières élevées, la Perle de l’océan indien connaît une croissance « post covid » accélérée. Sur la côte est, un nom a retenu notre attention : The Residence. Nous nous sommes rendus sur place !

Sauvage et préservée, la côte Est de Maurice compterait, selon l’avis de locaux avisés, quelques-unes de plus belles plages de l’île et offre au visiteur, à moins d’une heure de voiture, plusieurs parcours incontournables : Chamarel, Domaine de Bois Chéri, Plaine Champagne ou encore Grand Bassin. Autant de cadres idylliques où se côtoient plantations de canne à sucre, cascades, gorges, maisons-planteur, au sein d’une nature à la luxuriance sidérante, mêlant arbres à papier, baies roses et eucalyptus. On est dans le périmètre envoûtant de Belle Mare et son majestueux lagon, où naquit le 17 septembre 1998 The Residence. Avant notre venue en terre mauricienne, on a bien pris soin de faire le plein de lectures nourricières pour vivre l’expérience in situ au plus juste. Nos premières réjouissances littéraires avait débuté, il y a quelques années de cela, avec les oeuvres brillantes de Malcom de Chazal, l’Arbre fouet d’Ananda Davi, Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre et quelques poèmes de Charles Baudelaire.

Souhaitant aller au-delà des simples réminiscences, on a pris soin de glisser dans notre valise quelques pépites supplémentaires comme les romans de J.M G. Le Clezio, les œuvres de Nathacha Appanah, Le Silences des Chagos de Shenaz Patel, Le Rivage de la Colère de Caroline Laurent, Bénarès de Barlen Pyamootoo sans oublier l’Affaire de l’Esclave Furcy de Mohammed Aïssaoui. A l’arrivée dans l’hôtel, on n’échappe pas à la beauté époustouflante du lobby au cœur d’une architecture coloniale restée dans sa splendeur initiale et donnant sur l’enfilade de trois piscines à débordement jusqu’à la soyeuse plage d’un kilomètre de sable blanc. L’hospitalité légendaire mauricienne revigore et nous fait aussitôt oublier les douze heures de vol et les 50 kms parcourus nous reliant à l’aéroport international de Port-Louis. On est heureux comme au matin du premier jour du monde sur ce littoral aux eaux limpides. On est ici, pour ainsi dire, comme en suspension…

Les marques de l’excellence

La personnalité de ce 5 étoiles, s’étendant sur 6 hectares, s’affirme aussitôt dans ses premières marques d’excellence. Celles nées de la vision du groupe Singapourien Cenizaro qui jouit d’établissements d’exception, à Tunis, à Zanzibar, à Bintan, Maldives, Marrakech et Bali. Après la visite, toute en fraîcheur, du potager « Earth Basket » fournissant en produits bio les deux restaurants de l’hôtel dont The Plantation sous la direction du chef (passé notamment par W Doha et The St. Régis Qatar), on entame un charmant échange de cordialité avec le Directeur Général Jean-François Chong. Ce dernier nous renseigne sur l’esprit si particulier des lieux contribuant à faire l’essence de The Résidence où 300 personnes (hors contracteurs) sont chaque jour à la manœuvre : « Ici pas de bling bling, le nom de l’établissement signifie votre maison, la famille… Ce n’est pas un hôtel ni un numéro de chambre, c’est Votre demeure. Un lieu apaisant, décontracté, authentique. On est accommodant, à l’écoute du client qui reste en moyenne une dizaine jours surtout durant les vacances scolaires avec un Kids Club très demandé. On vient à Maurice, dans le Melting Pot of The World, pour vivre des expériences culturelles comme culinaires. »

Et d’ajouter ensuite ceci : «Pendant la période Covid, le gouvernement a heureusement soutenu ici les salaires et on a lancé une rénovation à hauteur de 10 millions d’euros avec notamment un nouveau mobilier et un concept très haut de gamme de matelas pour les chambres. On réfléchit désormais à la création de villas. Le grand challenge reste le recrutement de personnel et on espère l’augmentation de vols car l’accès aérien est limité ». Avant de poursuivre ainsi au sujet de l’ADN des lieux: « Il faut se positionner dans cette partie de l’île qui accueille le plus de cinq étoiles dont notre voisin le LUX Belle Mare qui a brûlé et réouvre en novembre prochain. On n’a pas de développement extensif comme aux Maldives ici. On cherche à préserver l’île dans une quête de la tranquillité et de l’intimité. A The Residence, la clientèle de fidèles se situe entre 30 et 40 %  et, depuis le Covid, les voyageurs attendent vraiment la dernière minute. » Sur le versant des « facilités » liées aux sports nautiques (ski nautique, bateau à fond de verre, apnée) on note une demande régulière tandis que le Sanctuary Spa est le passage obligé et affiche complet grâce à son offre signature imaginée avec la marque Espagnole Natura Bissé cultivant une expérience wellness sans égale inspirée par une combinaison de techniques du yoga intégrant un massage complet du corps avec des huiles aromatiques et  des techniques japonaises de Reiki. Plus pragmatiquement, cette douce et langoureuse romance sous les tropiques se décline ici dans un choix de 135 chambres spacieuses et 28 suites avec majordome. Rien à redire ce de coté là. Nous n’aurons pas l’occasion hélas de visiter durant notre séjour express, la dépendance Rodrigues ou encore celle que l’on appelle La Cendrillon des Mascareignes. On privilégiera la pratique du golf à travers l’accord de partenariat passé avec l’île aux Cerfs jouissant d’un parcours international de 18 trous.

Le mythique parcours du Four Seasons, dans les environs, s’inscrit dans le prolongement de cette journée sportive. On nous livre quelques chiffres qu’il est bon de mentionner ici pour mieux comprendre la réalité de ce pays où le tourisme représente, en temps normal, 13 % du PIB. Le gouvernement atteindra t-il dans les deux années en cours l’objectif escompté de 2 millions de touristes via une clientèle moins élitiste ? Il semble que les choses se présentent plutôt bien en allant dans ce sens. Si nous n’avons pas croisé de Dodo, de tortues géantes ni de râles, nous avons néanmoins méditer un temps sur la Terre des Sept Couleurs et contempler ces dunes à la coloration  impressionnante avec ses prédominantes de violet, de jaune et de vert dans cette hypnotique clairière au spectacle lunaire. Mais aussi Ganga Talao, ce lieu hindou le plus fréquenté et sacré de l’île qui se trouve sur un lac dans un ancien cratère volcanique. Et où les pèlerins prient Shiva. Alors, Maurice, magnifique conte marin né d’un volcan jailli des eaux serait-elle aussi la plus belle des retraites spirituelles ? Au moment de quitter notre sublime Colonial Ocean View Suite de The Résidence, on en est plus que persuadé. Et cela est tout à fait plaisant.
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