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L’aile ou la cuisse

Label indépendant dans un mercato mode homme qui ne cesse de se diversifier, Cuisse de Grenouille est ce que l’on peut appeler un business-plan qui roule. Belle image, beaux produits, une boutique dans le quartier le plus cool de la capitale française et un pop-up au Bon Marché jusqu’au 15 novembre, le carton est total. Rencontre avec le duo.

 Lorsqu’on entre au 5, rue Froissart, on pourrait presque croire que la téléportation est désormais acquise et que l’on tombe en plein dans une des innombrables boutiques de surf ultra-hype qui bordent Abbot Kinney Boulevard à Los Angeles. Un espace qui, grâce à son design, rappelle une coque de bateau vue de l’intérieur, une série de beaux surfboards à côté de la porte, le charme est californien, la cool vibe se cultive. Lucas et Séverin, deux frères passionnés de belle sape et de dandysme pas si conventionnel que ça, mettent un point d’honneur à livrer une silhouette portable, dans le coup et unique à chaque saison et ce depuis 7 ans. « Nous ne suivons pas vraiment la tendance, nous créons un lifestyle axé autour de pièces basiques et de certaines plus mode. Une garde-robe complète pour un mec moderne » expliquent les fondateurs en présentant leur collection automne-hiver 2017/18. Une saison placée sous le signe du voyage. En effet, après avoir imaginé l’iconique slogan « Surf in Paris », la fratrie Bonnichon l’exportent désormais à toutes les plus grandes villes de la mode autour du globe : on peut surfer à Londres, New-York, Tokyo ou encore Milan à la seule aide de son sweat en molleton, lequel accuse de sérieux remaniements en terme de matières et de coloris (qui, bien sûr, dépendent de la destination affichée). On citera notamment le tartan pour Londres, ou le chambray pour NYC, lesquels sont toujours imaginés de manière très smart, optimisant le confort et assumant le style faussement teenager qui rêve d’un tour du monde post-baccalauréat. Lambda ? Par pour le moins du monde.

 

 

« Aujourd’hui, nous sommes une petite marque parmi les géants » explique Lucas Bonnichon. « Il faut être précis et créer véritablement des looks forts dotés de rappels entre les pièces, d’une cohérence dans l’ensemble. Il faut apporter un lifestyle complet à notre client. » Et il est vrai que chez Cuisse de Grenouille, le diable se cache dans les détails. Un simple bouton en os devient un subtil hommage aux attributs ethniques d’Amérique Centrale, les détails en gros grain à l’intérieur d’une chemise à carreaux s’inspirent des finitions sartoriales de Savile Row, le shearling qui double les parkas clame son appartenance aux grandes étendues froides de l’Alaska.

 

 

Pas étonnant donc qu’après avoir conquis les terres bobo du 3e arrondissement, le label s’établisse au Bon Marché sous forme de pop-up saisonnier. Ainsi, pour l’hiver, Cuisse de Grenouille met en exergue parkas, bombers et autres pièces d’outerwear dans les allées du grand magasin parisien. « La clientèle du Bon Marché est très différente de celle que nous avons rue Froissart. Ce sont des habitués des lieux, qui y viennent régulièrement. Il y a beaucoup de passage autour du corner, c’est une belle mise en avant pour la marque et nous nous retrouvons entre certains ténors du secteur, ce qui est bénéfique aussi pour notre image. » explique Séverin Bonnichon. Une belle croissance pour l’une des petites entités (présente néanmoins sur tous les continents) qui peut se targuer de rendre la création parisienne toujours désirable, et lever bien haut l’étendard de la simplicité sans passer pour une machine à basiques.

 

Cuisse de Grenouille au Bon Marché, jusqu’au 15 novembre.

cuissedegrenouille.com

 

Texte : Félix Besson                               Images: DR