
C’est à cet homme d’affaires éclairé, Président et CEO de V3 Gourmet, que l’on doit Bacha Coffee, nouveau sanctuaire du café sur les Champs-Elysées. EDGAR a répondu à l’invitation en se rendant dans ce temple de l’arabica dont l’histoire débute en 1910 au sein du palais Dar El Bacha à Marrakech !
L’adresse spectaculaire, ouverte en avril dernier, évoquant un immense riad flamboyant de mille feux et accueillant, en son sein, quelques 207 cafés d’exception développe une aura envoûtante presque hypnotique. Nous ne sommes pas dans un café littéraire ou un simple coffee shop XXL mais un lieu hybride unique au monde pensé dans les moindres détails par l’esthète Taha Bouqdib (entrepreneur visionnaire derrière également TWG Tea ) qui voulait faire du café de luxe une cérémonie du goût. Car derrière la façade du numéro 26 de l’avenue des Champs-Elysées, un monde de 1500 m2 s’empare du visiteur aussitôt happé par une atmosphère, aux accents méditatifs, totalement enivrante.
Ce premier flagship européen de la marque ( qui dispose déjà d’un corner au Ritz ) n’a rien à voir avec les traditionnels concept stores de ce segment et échappe aux clichés en misant sur un véritable art de vivre sur trois niveaux : un espace boutique chic très bien pensé, un agréable comptoir à emporter et un somptueux salon de dégustation limité à 100 places. En sous-sol, se trouve un espace privatisable confidentiel dédié à des moments d’exception. Bacha Coffee cultive bel et bien un art de vivre spécial dont il a le secret : pas de précipitation ici ni de brouhaha étourdissant dans cet étonnant ilot d’Orient, mais une quiétude diffuse particulièrement apaisante. Le café est sacralisé, par les équipes en uniformes blancs et noirs, comme un art s’inscrivant dans une temporalité allant dans le sens d’un vrai rituel. On parle d’une expérience unique se déroulant autour de références 100 % Arabica torréfiées à la main. Les amateurs de grand café, purs arabica, en ont presque le vertige au cours de leur découverte caféinée les projetant dans quelques 35 pays. Au coeur de cette institution du café de prestige marrachi, le précieux « nectar » est servi au col-de-cygne de cafetières dorées. La magie et la féérie opèrent à travers les détails au sein de cette adresse ultra raffinée ouverte tous les jours de 9h à 22h.
A notre arrivée, l’accueil est remarquable car pas surjoué mais dans une attention sincère sans gesticulation ni effets de manches. La formule déjeuner à 28 euros est très plaisante mais l’on préfère composer notre dégustation en sur mesure à partir de la carte particulièrement excitante. En nous penchant sur cette dernière, on lit ces quelques mots qui nous comblent : « Préparé avec soin chaque café est accompagné de crème chantilly, de lait moussé, de sucre de roche et de gousse de vanille concassée. » Les experts en la matière savent que la grande tradition précise ceci : extraction lente, torréfaction moyenne sous accompagnement de vanille sèche de Tahiti et chantilly. Doué de quelques 800 arômes, l’univers du café ( dans lequel le Vietnam est, rappelons-le, le second exportateur mondial) est jugé, par certains, plus complexe que celui du vin…
Explosion de saveurs en bouche.
Nous n’irons pas vers la sélection de snacks aguicheurs mais plutôt vers trois plats. Dans un premier temps, les alléchantes ravioles Café Sigri Excellence « gar’a m’assla » sot-l’y-laisse, cacahuètes (26 euros). Une pure merveille pour les papilles qui vibrent à l’unisson. Dans la tasse ? Un grand moka Matari du Yemen ( intensité 2,5/3 ) à la saveur chocolat et caramel traité en méthode sèche sous légère note d’épices. On attaque ensuite avec la divine salade de poulet mariné aux épices de Marrakech, pois chiches, tomates séchées, raisins secs, menthe fraîche, vinaigrette au café Vienna Dawn (19 euros). L’explosion de saveurs en bouche exprime toute la bonté et la générosité de ce nouvel établissement plein d’agréables surprises. Louis, le superviseur en salle, nous suggère, sur l’accord, le fameux Blue Dawn (fine blended), d’une intensité évaluée 2/3. Il est réputé pour être parfait le matin. Coté saveurs ? Chocolat noir et éclats de noisettes et caramel. Quant à la provenance, on se trouve en Asie et en Amérique du Sud. A l’instant du dessert, on opte pour le partage avec deux merveilles qui nous disent que la partition sucrée au Bacha Coffee est une chose que l’on prend vraiment au sérieux. Le Mille-feuilles Out of Africa Coffee, fèves de Tonka, vanille de Madagascar nous épate par sa tendresse et son incroyable douceur.
Les puristes s’accorderont à dire que c’est un sans-faute. On reste sur les fondamentaux avec la tartelette au citron, yuzu, guimauve qui justifie l’affluence liée à la partition sucrée maison. Notre exploration sur la café Bacha s’achève sur le sublime Mardi Gras ( fine flavoured ) d’intensité 3/3, à la fois sucré et acidé accompagné de saveur ananas. En quittant cette adresse, offrant un service en continu sur la plus célèbre venue du monde, on se dit que Bacha Coffee est un lieu à part, une magnifique parenthèse enchantée aux parfums orientaux qui fascine. On hume ici, dans ce décor de palace, accueillant l’oeuvre de l’artiste Mehdi Qotbi (peintre contemporain de renommée mondiale et Président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc) , « un peu de la magie du Caire, de Marrakech et d’Istanbul » comme aime à dire humblement Taha Bouqdib. Un écrin idéal, pour une conversation heureuse ou une simple pause « Coffee Time » à l’heure du Tea time ! www.bachacoffee.com

Journaliste spécialisé en art contemporain, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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