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Un Nouvel Écrin Pour Michelin à Clermont-Ferrand

Implantée sur le site des Carmes à Clermont-Ferrand depuis la création de l’entreprise à la fin du XIXème siècle, la Canopée de Michelin acquiert son statut de siège social dans les année 2000. Livré en 2021, l’enjeu du projet porté depuis 2012 par le groupement Encore Heureux ArchitectesConstruire et Base est d’incarner l’image du groupe dans un lieu accueillant, unique et cohérent, tout en s’insérant sur une place publique emblématique de son histoire.

« Depuis 130 ans, Michelin s’est constamment réinventé pour s’adapter à son environnement. Aujourd’hui, l’entreprise est fière d’inaugurer son nouveau bâtiment d’accueil, » explique Florent Menegaux, président de Michelin. « Le siège historique de la manufacture, là même où la petite entreprise de balles en caoutchouc est née en 1889, avait besoin d’un nouvel écrin qui projette Michelin dans l’avenir. »

Afin de répondre au souhait de Michelin de se renouveler sans renier son passé, le parti pris du projet est de proposer une extension sur deux niveaux du bâtiment d’accueil actuel. Cette extension se dote d’une nouvelle façade à l’écriture forte, sans masquer le bâti historique en arrière-plan. Porte d’entrée du groupe, lieu d’accueil, le projet connecte les bâtiments déjà présents. Il est aussi une interface poreuse entre l’espace privé de l’entreprise et la place publique, qui a également fait l’objet d’un aménagement commandé par la Ville et le groupe Michelin.

Une idée simple et fondamentale irrigue l’ensemble du projet proposé par Encore Heureux : « Donner une vision prospective d’une entreprise aussi emblématique en seulement quelques semaines relève du défi. L’avenir du siège social ne peut se décider qu’avec l’entreprise et dans l’entreprise », explique Nicola Delon, fondateur associé d’Encore Heureux.  « Nous avons opté pour la permanence d’un atelier d’architecture installé au cœur même de l’entreprise. Les discussions et ateliers avec les équipes de Michelin sont devenus en réalité la pierre angulaire de l’élaboration du programme de ce siège social en pleine mutation. »

En conservant un maximum de l’existant, le défi est de connecter des espaces hétérogènes entre eux dans un ensemble cohérent destiné à accueillir des milliers de personnes chaque jour. La serre tropicale, initiée par Edouard Michelin sur le parvis dans les années 2000 et dont l’avenir était incertain, est conservée dans le programme et intégrée au parcours visiteur. Elle est également le support de l’enseigne et permet de renouer avec les valeurs du groupe de transparence et d’ouverture sur la ville et le monde.

Le bâtiment sur toute sa longueur

Le parvis arboré s’étire jusqu’aux confins de la place des Carmes et se voit doté de mobilier, de végétation et de jeux d’eau pour garantir en été la fraîcheur des lieux. Le site des Carmes, historiquement réservé aux employés de Michelin, propose dorénavant un accès public, notamment à travers des espaces modulables d’expositions, la boutique, le musée de la serre ou encore le café Equateur, lieu de convivialité et de partage.

Bien plus qu’un bâtiment d’accueil, la construction de la Canopée répond à un double enjeu, celui de transparence et de proximité d’une part, et de construction bas carbone d’autre part Cette transparence se matérialise par de larges façades vitrées, protégées du rayonnement par des auvents en bois sur l’ensemble des 160 mètres de long, offrant une identité singulière au nouveau siège. Les courbes sont omniprésentes dans le dessin de l’architecture et du mobilier à l’image des pneumatiques Michelin.

La consommation de béton a été extrêmement limitée, et l’emploi de matériaux biosourcés, réemployés ou locaux a été privilégié. Signe d’une attention particulière au territoire, la grande majorité des entreprises qui ont travaillé sur le chantier sont locales. L’emploi de matériaux régionaux a été un objectif collectif, sans pour autant oublier le caractère industriel du site à travers la mise en œuvre de principes constructifs simples, l’utilisation de l’acier en charpente par exemple, ou encore le choix de laisser les réseaux et structures apparents.