Revenant aux fondamentaux de l’hospitalité privée, ce 5 étoiles au style savoyard authentique cultive à Megève un raffinement établi sur un « comme à la maison » d’exception. Ici, on ne vient pas pour être vu mais plutôt pour profiter d’un art de vivre unique où les plus hautes prestations s’envisagent dans la simplicité !
A Megève, le développement des ailes de saison est devenu un sujet majeur avec des hôtels ouverts tout au long de l’année et profitant de leur proximité avec Genève, Lyon, et Annecy. En intersaison, la destination accueille une faune qui aime l’idée d’un « quatre saisons » où les sentiers de randonnée comme les plaisirs de bouche au sein du village, comptent désormais presque autant que les joies du ski. On aime assurément flâner dans cette station douée d’un charme aristocratique dans les contreforts des Alpes, loin du bling bling et de l’ostentation. Pour faire simple : du chic dans des plaisirs simples. Unique en son genre et se refusant à participer à une course, à tout prix, au classement des meilleurs hôtels de Megève, le Chalet Zannier se démarque naturellement de ses voisins (Four Seasons, Les Fermes de Marie, l’Alpaga, Le Grand Hôtel Soleil d’Or..) avec une offre d’exception s’envisageant sur uniquement 12 chambres et un chalet privé de 5 chambres. On est ici dans un cocon au charme familial. Le lobby et son bar (doté de très belles références en spiritueux) trempe d’emblée le décor avec une atmosphère chaleureuse se prolongeant dans le magnifique salon-bibliothèque accueillant sa majestueuse cheminée en pierres.
Pas de bar-lounge pompeux où l’on parle fort à l’heure de l’après-ski. Zannier c’est avant tout une philosophie et une histoire entrepreunariale avec le self made man Roger qui a fait fortune dans le textile (IKKS, Bonton, Tartines et Chocolat..) et qui se prolonge aujourd’hui, sous la vision du fils Arnaud, dans l’univers de l’hôtellerie de luxe avec des villas privées en estate et plusieurs établissements remarquables dans le monde (Cambodge, Namibie, Vietnam et en 2026 le fabuleux projet à Bandor avec la famille Ricard). Le PDG de Zannier Hôtels est également investi dans le secteur du vin avec l’exploitation, à Cogolin, du Château Saint-Maur crû classé de Provence et d’une quinta, au Portugal, dans la vallée du Douro. Cet homme d’affaires éclairé, qui assure maintenant la relève, a compris avant les autres, que les voyageurs veulent avant tout retrouver l’essence d’un service de luxe intuitif et respectueux de son environnement. Un luxe dépouillé « low profile » dont raffole toute une nouvelle génération en quête d’hôtels intimistes au cachet incroyable. Le fil conducteur chez Zannier ? L’émotion. Pas surprenant, donc, qu’au sein de cet élégant « boutique-hotel » de Megève, ouvert en 2011, on ressente ce « quelque chose » de si spécial évoquant une hôtellerie nouvelle pour esthètes en quête de minimalisme résumé dans l’expression de « simple mastery » : la recherche de la beauté en chaque chose, à chaque instant, même minime…
Cet esprit de confidentialité comme une ode aux terroirs alpins.
Autant de finitions et menus détails allant de la délicate vaisselle venu d’un petit atelier de poterie du Luberon au lin de Society que l’on perçoit sur les confortables fauteuils du salon. A 10 minutes du Village, à l’extérieur de Megève, le Chalet, rendant hommage aux hameaux savoyards d’antan, rime avec service première classe et donne le sentiment de se retrouver dans son propre chalet privé. Au sein de ce convivial refuge à la cheminée crépitante, loin de l’agitation des stations traditionnelles, on éprouve cet esprit de confidentialité qui célèbre, au pied du Mont d’Arbois et au coeur du massif du Mont Blanc, cette ode aux terroirs alpins. Le restaurant qui accueillait autrefois la table « La Ferme de mon père » de Marc Veyrat en a gardé le nom et propose désormais une cuisine tournée vers les produits locaux et la tradition savoyarde avec le chef Jérôme Chabrol récemment nommé à la direction des fourneaux. Deux spécialités valent ici le détour : le filet de perche du Léman et le pâté chaud aux Diots de Savoie. Coté Spa, nous ne sommes pas en reste. Le Chalet propose, en parallèle de sa piscine, de son sauna et de son hammam, la nouvelle carte relaxante de soins Barbara Sturm idéale pour s’abandonner à la sérénité après un après-midi sportif sur les pistes.
On vit ici Megève autrement, avec une déconnexion qui échappe à tout « déjà vu ». Durant notre séjour, on fera un crochet par la table du Prieuré d’Emmanuel Renaut. Une brasserie qui attire, depuis juin dernier, tous les fidèles du chef dans l’attente de la réouverture du Flocon de Sel. Pas loin d’ici, Le Boitet, le restaurant d’altitude du célèbre MOF trois étoiles, à Saint-Gervais-les-Bains, propose une cuisine généreuse inspirée des traditions montagnardes et affiche un franc succès. Toujours dans le registre gastronomique, l’ouverture de la table-concept Cuisine Haute Définition de Marc Veyrat fait partie des actualités du moment. En quittant Le Chalet et son havre de volupté et de paix, en passant devant le site du Calvaire, on pense aux origines de Megève qui en 1914 (un peu avant que les Rothschild ne lancent officiellement la destination) s’ouvrait alors au tourisme de sports d’hiver. Ce site de villégiature estival devenait l’incontournable station climatique pour citadins en quête de repos. Puis la mutation opéra, progressivement, jusqu’à l’inauguration en 1964 de l’altiport, à Code 2000, considéré comme un joyau du patrimoine. Si le mode du luxe (et les privilèges exclusifs qui s’y rapportent) est bien présent à Megève, il n’a pas pour autant altéré la magie du Jaillet et de ce petit village de Haute-Savoie, blotti dans cette douce vallée pastorale entourée d’alpages. Cette dernière s’est développée autour d’un chic et d’un art de vivre à la française unique, sans tape à l’oeil, auquel chaque jour le Chalet Zannier fait honneur !
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
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