Résurrection d’une adresse parisienne emblématique, le nouveau né du groupe Fitz mise sur le partage et une ambiance effervescente face au Palais Brongniart. Sa table gastronomique compte déjà ses fidèles !
Sa clientèle de quartier et d’actifs, allant du banquier à l’influenceur, se précipite le midi dans ce restaurant aux notes de brasserie chic qui connut ses heures de noblesse dans les années 80 et qui renait aujourd’hui sous une nouvelle peau au cœur du quartier foisonnant de la bourse. Au numéro 44 de la rue de Notre-Dame des Victoires, l’esprit délirant de fête est toujours au rendez-vous autant dans l’assiette que dans le décor dépeignant la renommée et la flamboyance des nuits hollywoodiennes. Nous sommes accueillis dans la bonne humeur par Vincent Martinez himself et ses équipes qui nous communiquent cette gaieté si particulière qui caractérise les lieux.
On a eu de très bons échos sur la carte du chef Grégory Cohen misant sur le must du produit dans une belle folie douce qui nous ouvre l’appétit. On aime ce sympathique style intérieur associant moquette léopard, tables nappées et comptoir racé en marbre. La consultation de la carte met aussitôt les papilles en alerte. Pour l’appetizer, c’est tout vu, ce sera le généreux Lobster Roll qui nous fait voir la vie en rose. On entre ensuite allègrement dans la partition des entrées aussi alléchante que marquée par une très grande fraîcheur. Le carpaccio de Langoustine capte l’attention mais nous jetterons notre dévolu sur le divin saumon Gravelax servi dans une grande courtoisie. C’est lumineux et irrésistible. A l’instant des plats, le choix entre la viande ou le poisson avec, d’un coté, le fabuleux filet de bœuf Châteaubriand (avec sa Rossini Touch) et le ravissant Tataki de Thon petits pois&artichaut, de l’autre, est sacrificiel.
La réjouissante créativité du chef
L’option végétarienne avec le Jardin secret de Légumes (Freekeh, Labaneh, Terre Végétale) complique encore davantage la donne. On tranche en prenant finalement un nouvel axe qui ne saurait nous décevoir. En effet, les remarquables pâtes au homard marquent un instant d’émotion exceptionnel. On souligne la réjouissante créativité du chef dévoilant l’étendue de son savoir-faire sur ce plat généreux aussi élégant que rassurant. Pas la peine d’en dire plus. A noter que, sur la magnifique offre des plats à partager, la subtile côte de boeuf maturée remporte un franc succès. Sur la question sommelière, Aurélien Cazes prend soin avec de nous avec une sélection de vins au verre irréprochable : le Pouilly Fumé Petit F… 2022, le Corey-Lès-Beaune du Domaine Georges Roy et Fils et le Beaune Clos des Renardes.
Enfin, le moment sucré des desserts nous comble avec ses plaisants intitulés gourmands et précis. On a nous a recommandé le célèbre « Malabi », ce flan au lait parfumé à la rose plébiscité. C’est impressionnant de finesse et de légèreté. Clin d’oeil et écho à l’esprit convivial de cette adresse vibrante, la barbe à papa fait également le régal des amateurs de douceurs régressives. Avant de quitter les lieux, on jette un oeil au très sélect « Savoy Club » faisant le lien, à la nuit tombée, entre les spectacles dansants de l’étage et l’intimiste speakeasy plus bas avec son bar tamisé où se dégustent les cocktails en sur mesure. Le style vintage et confidentiel est porté par la ferveur communicative et addictive du staff. Une adresse habitée et grisante (qui dispose dores et déjà de sa terrasse estivale éphémère jusqu’à septembre) assurant le bonheur de ses clients qui en redemandent et confirment que la légende du Hollywood Savoy est bien au sommet de sa forme !
Journaliste spécialisé en art contemporain et design, Clément Sauvoy est également commissaire d’exposition et collectionneur.
Contact Instagram
